mardi 29 mars 2016

Liber libère ou Liber enchaîne ?



Je souhaitais mettre un terme aux querelles intempestives que je peux voir de partout lorsqu'il s'agit de Gaspard Koenig et son idée d'impot négatif (reprise à Milton Friedman et autres). J'ai donc décidé de m'intéresser de manière plus approfondie à sa proposition et surtout sa facon de la défendre. Intéressons-nous tout d'abord au titre meme, dont il qualifie son idée d'impôt négatif :
"Liber, un revenu de liberté"
Il y a matière à dire sur cette simple phrase. Lorsque Monsieur Koenig qualifie son idée d'impôt négatif de "revenu de liberté", il défend bien entendu la liberté. Malheureusement, il défend sur ce point une conception de la liberté qui n'est pas libérale (si elle demande l'intervention de l'État, ce qui est le cas ici) et il est utile de parler d'Isaiah Berlin pour comprendre cela.Il est connu pour son développement de la distinction entre les notions de liberté positive des anciens et de liberté négative des modernes qu'il pose en 1958 dans Deux concepts de liberté : la liberté négative est l'absence d'entraves, l'absence de coercition dans le déroulement de nos actions alors que la liberté positive, proche de l'idée de Droit et de réalisation de soi, désigne la possibilité de faire quelque chose. En somme, la liberté négative correspond donc à la conception libérale de la liberté alors que la liberté positive correspond à la conception socialiste (si coercition) de la liberté. Et ce n'est malheureusement pas la première qui se cache derrière Liber. Car le Liber a justement pour fonction de permettre la création de possibilités pour certains hommes. Or cette approche de la Liberté est en contradiction avec tout ce que j'ai pu lire de la part de Gaspard Koenig. Nous ne pouvons défendre les droits de propriété et réclamer la réduction de la sphère coercitive et, simultanément, demander aux hommes qu'ils réclament la part du travail d'autrui qui leur revient, comme dirait Thomas Sowell. C'est tomber dans l'illusion de la justice sociale que dénonçait Hayek. Soyons clairs cependant : ce n'est pas l'idée-même de Gaspard Koenig qui me déplait particulièrement, mais principalement la manière dont il la défend. Monsieur Koenig, dont j'ai toujours lu les publications, me semble être un grand défenseur de la liberté négative, des individus face à l'ingérence publique et c'est là où est l'incohérence. Monsieur Koenig aurait pu simplement défendre l'impôt négatif comme un système assurant la transition en attendant de restaurer les incitations productives et qui aurait potentiellement permis des économies, et je n'aurais certainement eu que peu de choses à critiquer. Le problème est que l'argumentation socialiste est là : les gens ne sont pas libres car ils sont "contraints" de travailler pour subvenir à leurs besoins.
"S’il y a bien une fonction qui revient à l’Etat régalien et qui n’est pas assurée aujourd’hui, c’est de garantir à tous un revenu minimum."
Monsieur Koenig, qui dans nombre de ses travaux, prend soin de citer régulièrement (à raison) les Modernes, n'hésite pas à retourner vers les Anciens pour défendre son idée, et c'est là le défaut. Que l'État doive défendre la Liberté, nous pourrions être d'accord, soit. Malheureusement, dans la conception des Modernes, l'État se doit de défendre la liberté négative, c'est à le protéger des agressions et recourir le moins possible à la coercition. Or, le fait de garantir un revenu minimum correspond bien à une conception positive de la Liberté, et la liberté négative et la liberté positive sont foncièrement opposées, du moins quand l'État s'en mêle. Car qui a permis une plus grande subsistance dans nos sociétés ? Comment des centaines de millions de personnes ont pu sortir de la pauvreté en deux siècles ?? C'est la liberté négative, ou la limitation de l'action de l'État qui a permis et qui permettra plus encore "de garantir à tous un revenu". La meilleure manière d'améliorer la condition humaine n'a jamais été que de faire en sorte que l'action humaine soit sans entrave
Outre le fait que des incitations productives seraient toujours détruites, même si elles le seraient moins avec l'introduction d'une flat tax (et quasiment pas si il y avait un impôt par capitation, ce qu'empêche naturellement le Liber), Monsieur Koenig oublie que l'État évince toujours le secteur volontaire par l'accroissement du secteur coercitif. Ce n'est pas pour rien que c'est dans les pays où l'État dépense le moins en aides sociales que la solidarité privée est la plus forte.
Il est malheureux que Monsieur Koenig défende la liberté de manière régulière et que pour défendre son idée de revenu de liberté, il soit prêt à montrer implicitement que celle-ci n'est pas si désirable que cela, qu'elle ne mérite pas la lutte qu'il a engagé.
Pourquoi enfin dit-on que les nombreuses aides sociales, comme les APL pour ne prendre que cet exemple flagrant, ont contribué à faire augmenter substantiellement le prix des objets de leurs applications,comme les loyers, et que dans le cas du Liber, cette option n'est pas envisageable ? Y-a-t'il des différences économiques entre le Liber et les nombreuses aides sociales (hormis une diminution du poids de la bureaucratie et une moins forte influence sur les incitations), ou n'y en a t'il pas, en dehors des effets cités ??
La proposition de cet impôt négatif ne me dérangerait pas si elle visait une diminution de la bureaucratie et un accroissement des incitations productives, et qu'il présentait Liber comme une transition vers une société pleinement libre en attendant que l'économie se remette des turpitudes de l'État jusqu'à maintenant. Malheureusement, Monsieur Koenig préfère défendre le Liber comme une source de liberté et sur ce point, il se met à dos de certains libéraux.
Soyons pragmatique, mais référons avant tout à nos principes fondateurs.
Marius-joseph Marchetti.

mercredi 23 mars 2016

Je suis cynique

Il est une chose que l'on me reproche souvent, c'est mon cynisme, ça dérange un peu les biens-pensants et les mamies. Alors qu'est-ce que le cynisme, hop le Larousse:

"Cynisme: Attitude cynique, mépris effronté des convenances et de l'opinion qui pousse à exprimer sans ménagement des principes contraires à la morale, à la norme sociale."

Oui, j'avoue mon penchant pour la provoc', le gout du mot qui fait grincer les dents, mais c'est surtout pour me faire remarquer, piquer mon ou mes interlocuteurs plus que par méchanceté, un cynisme light. Light car, je l'avoue, sans honte aucune, que je suis bien loin du niveau affiché par nos dirigeants qui en ont fait un art de vivre, choquer pour quelques poignée d'euro, pour quelques bulletins dans les urnes est devenu une seconde, non, une nature tout court, en toute circonstance.

Je rage car, Bruxelles vient de connaitre son événement tragico-spectaculaire orchestré par des gens qui se revendiquent de DAESH, là, j'ai ma petite théorie, Abdelslam a-t-il préparé sa réplique après capture? Bref, là n'est pas le propos. On en a l'habitude les charognards sentant les corps encore chauds se mettent filmer, puis arrivent les vautours de la politique qui se lancent dans la publicité de leurs programme. Marine Lepen après avoir rectifié son drapeau mis en hommage, oui, elle avait mis le drapeau allemand, c'est targuée d'un tweet promotionnel, à l'instar d'un Bruno Leroux qui y est allé de son petit mot pour fustiger l'immobilisme de la constitutionnalisation des choses, mais la palme revient à Michel Sapin qui en matière de bon goût tape dans le haut du panier. Quand la Belgique pleurait avec nous les morts du 13 novembre 2015, notre sombre ministre de l'économie donne des leçons.




Je rage, car on vient me donner des leçons pour mon cynisme, alors que le vrai cynisme, le dur, le radical, le fourbe occupe l'esprit de nos dirigeants. Ne me parlez pas cynisme quand un président de la république s'affiche au 20H en disant face caméra, qu'on combat le terrorisme et quelques temps après il décore de la légion d'honneur un prince saoudien. Ne me parlez pas du cynisme quand on place à la tête des droits de l'homme des tortionnaires, des gens qui balancent des hommes du haut des immeubles pour le fait d'être homosexuels, et d'autres fouettés pour dire ce qu'ils pensent. Ne me parlez pas de cynisme quand nos politiques échangent une certaine tranquillité aux prêcheurs de haine contre les voix des quartiers populaires. Arriver devant les micros et les caméras dire qu'on condamne les actes odieux qui ont frappé la Belgique, Paris, le Mali, la Côte d'Ivoire et tous les pays dans lesquels on a des intérêts, ça doit faire une belle jambe aux innocents et sacrément peur aux terroristes.

Moi aussi je condamne. Je condamne votre démagogie, votre manque de décence face aux événements,  vos larmes de crocodile devant les familles. Moi aussi, je condamne fermement vos agissements peu scrupuleux, votre clientélisme électoral, votre langue de bois, votre bien-pensance, vos silences, vos mots, votre idéologie, votre socialisme nauséabond. Je condamne et vous déclare coupable de crimes contre l'humanité, d'être responsable de ce merdier par votre négation de l'individu, de le maintenir dans ses désillusions, de le laisser airer sans but, sans repères, vous poussez des générations en manque de cadre dans les bras de la terreur, son abandon de lui-même. Je condamne votre condescendance, votre complicité, votre arrogance, votre soif de pouvoir qui vous fait faire n'importe quoi, votre cynisme, vous vous dressez en pompier et arrosez d'huile un incendie en nous disant que tout va aller. Vous êtes la plaie purulente de cette humanité. Je vous hais de toute l'amertume de mes larmes, de toute l'acidité de mes tripes. 



La voilà votre solution, après le numéro vert du 13 novembre, laissez moi vous applaudir de mes deux mains. Voilà comment on prend les choses en main, à grand coup de tweets sponsorisés, de pages facebook suggérées, de spots publicitaires sur toutes les chaînes de télévision, construire plus de haine nous coûte 3 milliards d'impôts. La culpabilisation du petit blanc va faire l'effet inverse comme d'habitude, votre #TousUnisContrelaHaine ne fait que conduire les gens à plus de haine. 

Devrais-je m'excuser d'être blanc? devrais-je m'excuser pour la colonisation, l'Algérie, l'Afrique, la traite négrière? Pour ma défense, je n'ai rien demandé à personne, de ma naissance à vos décisions, je n'ai jamais été consulté. Si une consultation avait été organisé pour savoir qui était d'accord pour "découvrir" le monde, je pense que si le peuple qui crevait de faim sous les fenêtres des palais, s'était exprimé, on envoyé pas même une barque "découvrir" ce monde au nom de la grandeur d'un pays. Désolé, je m'égare, mais je m’énerve. Ce sont voix choix, vos décisions, vos guerres. Sans haine vous n'existez pas, la seule chose à laquelle vous faîtes remparts c'est nous mêmes. Foutez-nous la paix. Des gens qui n'ont rien demandé meurent par votre complicité, donc ne me donnez aucune leçon sur le cynisme, le diable lui-même serait choqué par vos faits et gestes.

Je rage car ces attentats tombent plutôt bien dans votre lutte contre l'internet libre. Monsieur le ministre Cazeneuve alourdi un dossier qui se veut à charge. Le monde politique a un prétexte de plus pour vouloir le contrôle du net, pour rentrer un peu plus dans nos vies privées. Bernard Cazeneuve prétend sans preuve que les terroristes ont utilisé des données cryptées et codées, pour rappel les attentats de Paris ont été organisés avec des cartes prépayés et des téléphones jetable, que les armes n'avaient pas été acheté sur le "Darknet", mais en Belgique. J'ai pas besoin d'être un boss en internet, ni d'aller bien loin pour me procurer une arme en toute discrétion, il me suffit de traverser la voie rapide qui sépare chez moi du "quartier". Le dernier bastion de liberté prend des coups de béliers dans ses portes. Dans quelques lois, qui devraient rapidement émerger dans l'hémicycle, les "portes arrières" de nos téléphones vont s'ouvrir et laissé place aux espions d'état et autres hackers. Alors niveau cynisme...

Je voudrais adressé aux belges tout mon soutien et mes condoléances, et vous dédie cette chanson de Dick Annegarn: Bruxelles.








vendredi 11 mars 2016

Taxe à Durée Indéterminée



Suite aux manifestations du 9 mars, notre Premier des ministres annonce la création d'une taxe sur les CDD dans l'objectif de financer le coût des formations que le gouvernement (1) a annoncé il y a quelques semaines. Les formations sont la  mesure phare du gouvernement pour inverser la courbe du chômage, autant dire qu'avec cette mesure de taxer un contrat déjà taxé, va permettre d'allonger la liste des candidats pour ces formations tous frais payés.

Manuel Valls a encore eu  une idée à la socialiste, forcer, par les taxes, les patrons à embaucher directement en CDI, sauf que voilà, tout ne marche pas comme on avait prévu dans notre tête. On tire des plans sur la comète et au finale, bin, elle se casse la gueule. Comme j'aime bien charrier nos dirigeants, j'ai moi aussi pensé à deux-trois idées de relance économique. 

1/ Pour relancer le marché automobile, je propose de taxer les Dacia pour relancer la vente des Citroën DS5 et financer les vendeurs de clés à pipe.

2/ Pour que les gens mangent mieux, nous pourrions surtaxer MacDonald pour que les gens aillent manger au Fouquet's et soutenir les fabricants de toques.

Et des comme ça, j'en ai plein. On s’aperçoit qu'en pratiquant ce petit exercice, la principale qualité pour être un bon socialiste c'est d'avoir une imagination fertile, savoir apporter des solutions à des problèmes qui n'existeraient pas sans eux.


Pour être un peu plus sérieux, parce que, contrairement aux apparences, la politique c'est sérieux, les CDD représentent 90% des embauches en France (2), et comme ce pays est en pleine cure d'austérité méchante qui voit sa dépense publique et sa dette fondre comme neige au soleil, retaxer un contrat déjà plus taxer que le CDI, rapporterait un sacré magot, et permettrait à l'état de faire une substantielle économie (En France les recettes qui proviennent du rakect des contribuables des taxes et faire des économies veulent dire la même chose.) Dans sa cure d'austérité grave, le cochon-tirelire qu'est Bercy annonce qu'il manque 8 milliards d'euro d'économie (3) - vous aussi, "manquer d'économie" ça vous fait bizarre? -, et en socialie, l'occasion faisant le larron, finalement ça tombe bien.

C'est donc sans surprise que ce gouvernement face au choix cornélien de décider entre la libéralisation ou la taxation ait choisi la taxe. La taxe est comme la "réponse D" la solution à toutes les questions. La taxe, ce moteur d'avancée économique et sociale, et pour ceux qui aiment ce venter d'être les meilleurs que les voisins, sachez que on est les premiers dans ce domaine, les champions du monde toutes catégories !!!



La seule chose à faire serait de nous foutre la paix, mais non, c'est pas comme ça que ça marche, il faut nous protéger contre les oppresseurs qui veulent faire des profits et qui licencie pour faire des profits plus gras, un jour il faudra m'expliquer par quel miracle un patron qui réduit sa capacité à produire peut réaliser plus de profits ! Les gauchistes ne sont pas à quelques approximations prêt, que connaissent-ils du travail sinon l'envie de ne plus en avoir? Heureusement que se sont les méchants patrons qui vous rincent et vous pressent comme des citrons pour vous prendre tout votre argent, sinon, on pourrait ne plus voir les agissements du gouvernement ultra-turbo-méga-libéral qui nous prend 60% de nos revenus et nous force à vivre à l'état de quasi-esclavage.

Pour reprendre les mots de quelqu'un que j'aime beaucoup; H16: 

"Égalité, Taxes, Bisous."

(1) http://www.lesechos.fr/economie-france/social/021758363445-loi-travail-taxer-les-cdd-pour-payer-des-formations-la-piste-pour-calmer-les-jeunes-1206179.php
(2) http://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/2014-056-2.pdf
(3) http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2016/02/25/20002-20160225ARTFIG00351-budget-2016-bercy-cherche-8-milliards-d-economies.php


Non le néo-libéralisme n’est pas le libéralisme, c’est même son opposé


  1. Introduction
Pour commencer, le libertarianisme, c'est la version française du « libertarianism » américain. Et le « libertarianism » américain c'est le libéralisme classique, dont l'auteur le plus lu est Frédéric Bastiat, un homme politique français de gauche du XIXème siècle, quasiment inconnu en France et bestseller aux USA. D'un autre côté, vu qu'au programme du journal officiel de philo seul Tocqueville est cité comme auteur libéral dans la catégorie approfondissement, pas étonnant que le libéralisme classique, très largement influencé par les auteurs français du XIXème siècle soit méconnu.
Ainsi libertarianisme = libéralisme classique = 'vrai' libéralisme.
Donc pourquoi cette distinction sur les mots? A cause du néo libéralisme qui est au libéralisme classique ce que le poisson chat est au chat, c'est à dire uniquement une ressemblance dans le nom.
Le libéralisme est une philosophie du droit, le néo-libéralisme est à la base une doctrine économique puis une théorie sociale à la suite des travaux de Rawls au XXème siècle et de sa "Justice Sociale". Qui au final n'est qu'une dérive de la pensée Rousseauiste du Contrat Social. Ses partisans se sont fait appelés « liberals » aux USA, ses opposants, Rothbard et Nozick en tête les « libertarian ». De là ont découlé les sociale démocraties, les social libéral etc.. Qui ne sont en fait que des dérives du socialisme.
Je ne cherche pas à dire ce qui est bien ou est mal, juste à mettre les bonnes définitions en face des bons mots et gommer tous ces abus de langages qui fleurissent dans les journaux via la culture du néant d'une grande partie des journalistes.
Ainsi le « liberalism » américain est un abus de langage de ses partisans pour faire passer en douce le socialisme aux USA en pleine guerre froide voir en pleine chasse aux sorcières.
Bref, qu'est que le libéralisme classique et qu'est-ce que le néo-libéralisme? Pour les autres dénominations typiques telles que ultra, hyper ou turbo libéralisme, ça n'existe pas, c'est une invention des journalistes pour faire encore plus peur aux lecteurs comme lorsque Goldorak doit affronter toujours des Golgoths plus puissants les uns que les autres.
Si on voulait vraiment définir l'ultra libéralisme, cela serait la version la plus extrême du libéralisme, c'est à dire une philosophie sans concession pour promouvoir la liberté de l'homme et la garantie de ses droits naturels, donc ça serait l'anarcho-capitalisme (qui n'est autre que l'anarchisme originel de Proudhon qui croyait à la propriété individuelle avant que ses théories soient récupérées par le marxisme) de Murray Rothbard et donc l'absence d'état et de maître pour tout homme. Hors pour les journaux, l'ultra libéralisme c'est la dictature fasciste des banques et de la finance. Tout le contraire!


  1. Le Libéralisme
Qu'est-ce que le libéralisme (classique)? C'est une philosophie du droit, qui cherche à définir la nature de l'homme et son interaction dans la société. Elle repose sur plusieurs concepts:
- les droits naturels inaliénables de chaque individu (quel que soit son sexe, sa nationalité, sa couleur de peau, ses origines ethniques, ses préférences sexuelles etc...) => liberté, sûreté et propriété. Donc déjà là deux gros écueils:
1/ naturel veut dire en référence à la nature de l'homme, pas un cadeau de mère nature. Le plus petit dénominateur commun entre les individus est le droit naturel: liberté, sûreté et propriété.
2/ propriété ne se résume pas à une propriété matérielle (obsession des marxistes) mais au fait que tu es maitre de ton propre corps et par extension de ce que tu en fais et comment tu l'utilises.
- un état dont la finalité est de protéger ces droits naturels. Il s'agit donc d'un état de service et non d'un état autoritaire.
- une séparation des pouvoirs, de toute forme de pouvoir afin de limiter les risques qu'un despote ou une oligarchie violent ces droits
- une démocratie, servant théoriquement à limiter ces risques de viol de droits
- l'existence d'un ordre social auto-organisé, spontané; fruit de l'interaction entre des personnes libres, plus harmonieux, plus stable, plus prospère que des ordres ou des lois construits par le haut
- l'économie de marché, conséquence de tout ça.


Ici liberté est synonyme de responsabilité, et la liberté des uns s'arrête là où elle viole le droit naturel des autres. Donc toute forme de coercition ou d'agression est bannie.
Cette philosophie du droit a été progressivement construite à travers les âges, d'Aristote à Saint Thomas d'Aquin, l'école de Salamanque ou la philosophie des lumières. Elle a connu des référents anglais comme Locke ou Adams mais aussi français comme Tocqueville ou Say avant d'être reprise par l'école Autrichienne de Von Mises ou Hayek.


Avant d'en arriver au néo-libéralisme, comparons le libéralisme avec les autres philosophies ou doctrines


  1. Philosophies politiques
Le libéralisme n'est pas parfait: il se focalise sur le respect des droits et des libertés des individus avant tout ordre social, car pour les libéraux, on ne peut avoir de meilleure société que les individus qui la composent.


En face des libéraux il y a donc:
- les conservateurs, qui considèrent que toute société est immuable, et doit respecter des lois ancestrales ou divines avec une pyramide sociale absolument figée par droit de naissance ou illumination divine: aristocraties, théocraties... Ici les droits naturels de l’individu sont variables en fonction de la case sociale.


- les socialistes: pour eux la société doit être organisée par la raison et doit tendre à un bien suprême bien évidement supérieur à tout droit individuel égoïste. Ce sont les théories de la République de Platon, du Contrat Social de Rousseau. Il faut que tout le monde se trouve à la bonne place pour avoir une belle photo, sauf qu'ils oublient un détail essentiel: l'action humaine. Son libre arbitre, son irrationalité, sa folie, son émotivité. Un individu ne va pas forcément faire ce qui serait bon ou bien pour la communauté si: il n'a pas envie, il n'y trouve pas son intérêt, il n'y pense pas, il a juste envie de faire chier etc etc... Donc le socialisme va contraindre les individus, soit par la violence soit par la manipulation à suivre des schémas prédéfinis. En théorie le socialisme est très attractif, et par petits groupes volontaires on peut construire une communauté socialiste parfaite, mais à chaque individu ajouté on risque de faire capoter le tout.


- le socialisme de divise en deux grands groupes:
- les constructivistes, tel Saint Simon qui veut grâce à des ingénieurs sociaux reconfigurer la société pour le bien des citoyens même si cela va à l'encontre des désirs ou des libertés des individus: tout doit être contrôlé, validé, assuré, pesé
- les collectivistes, tel le marxisme, qui considèrent que le groupe surpasse l'individu que la société est supérieure à l'individu.


Toutes ces idéologies, doctrines ou philosophies ne sont pas mauvaises en soit et chacune à ses avantages et ses défauts:
Libéralisme:
+ Liberté, indépendance coopération volontaire (JFK: ... and help the men reach what they were born to be: free and independent)
- les personnes dépendantes ne sont aidées que par la charité. Donc les personnes de mauvaises volonté qui vivent sur le dos des autres sans participer à l'échange du marché libre seront vite isolées et sans ressources.


Conservatisme: chacun est à sa place et à une tache à faire, mais mieux vaut être en haut qu'en bas
+ Si t'es en haut
- si t'es en bas


Socialisme:
+ Objectif social, collectivité, rêve, but, confort, hédonisme
- sacrifice du libre arbitre et des droits naturels


Constructivisme:
+ Chacun à sa place pour optimiser le tout
- sacrifice du libre arbitre et des droits naturels


Collectivisme:
+ vivre pour les autres, l'altruisme triomphant
- sacrifice du libre arbitre et des droits naturels


Notons au passage que dans toutes ces philosophies, seule le libéralisme n'a pas besoin d'une hiérarchie des places ou des postes ou des valeurs et n'a pas besoin d'un roi, d'un président ou d'un guide pour diriger la société et dire aux individus ce qu'ils doivent faire voir penser pour leur bien. Donc inévitablement toutes ces sociétés se transforment en tyrannies avec un despote à leur tête. Le libéralisme n'est pas une société parfaite, car celle-ci n'est pas composée de personnes parfaites, mais elle a le double mérite de ne pas se terminer en bain de sang et en même temps de permettre à toute personne s'en donnant les moyens de s'en sortir. Et si aujourd’hui ce n'est pas le cas, ce n'est pas à cause du libéralisme, car nos sociétés ne sont pas libérales, mais à cause de l’abus de règles, décrets et normes qui ajoutent de la difficulté à s’en sortir.


Il y a donc deux grandes familles politiques: les libéraux/individualistes d'un côté et les autoritaires/étatistes de l'autre. Les premiers sont issus du libéralisme classique, les autres jonglent entre conservatisme et socialisme. Et en France il n'y a que ça. Il n'y a pas de parti libéral en France, et il n'y a pas de politique libérale. Niet. Pas l'ombre d'un début. La France est à des années-lumière du marché libre et du libéralisme. Sur une échelle de 1 à 10, 10 étant un libéral, Macron, Madelin, Fillon ou Lefebvre sont à 2. Ils font des mesurettes ponctuées de régulations et de contrôle de l’état. Même le projet de loi du travail est une construction collective et anti libérale, car pour un libéral, le contrat est signé entre l'individu et le patron, pas en passant par un syndicat, ou une convention collective. De plus pour un libéral, tous les individus sont égaux devant la loi. Donc la loi ne devrait pas discriminer privé et public.


  1. Perversion du libéralisme classique
Donc les étatistes de tout bord ont toujours eu un problème avec le fait qu'ils jugulaient la liberté des individus. Forcément ça ne fait pas vendre. Et les coups d'état ça ne marche pas tout le temps. Donc ils ont attaqué le libéralisme sous 3 angles, après ses succès de la fin du XVIIIème siècle entre la constitution américaine et la déclaration des droits de l’homme et du citoyen en France:
- l'égalité
- la liberté
- l'échange


L’égalité: pour un libéral, tout individu est égal à un autre devant la loi. "Tous les hommes naissent libres et égaux en droit". Paf je te supprime le "en droit" et tous les hommes naissent libres et égaux. Ce qui est faux. Mais la société doit alors compenser ce déséquilibre de naissance. Pour les socialistes en général c'est plutôt pratique, car cela justifie le constructivisme et le collectivisme: construisons une société égalitaire pour gommer les inégalités.


La liberté: pour un libéral, tout individu est libre de faire des choix quels qu'ils soient. Etre libre ne veut pas dire avoir la capacité de. Je suis libre de me balader à poil en plein hiver, mais je n'ai pas la capacité de résister au froid, même avec ma barbe de hypster. Je suis libre de traverser l'atlantique à la nage, mais je n'en ai peut-être pas la capacité physique. Je suis libre de travailler pour m'acheter une Audi RS6 Performance à 600Ch mais je n'ai peut-être pas la capacité financière de le faire. Le summum étant de confondre les deux sur des bases matérialistes: si tu ne peux ne pas t'acheter ce que tu veux c'est que tu n’es pas libre.


L’échange: pour un libéral, la base de tout système social est basée sur l'échange volontaire non contraint respectant les droits et les libertés de l'autre. Mais cela ne veut pas dire que tout échange sera parfait et équitable. Le but étant que les deux parties y trouve satisfaction. Donc oui tout échange n'est pas parfait et parfois on se fait avoir. Il faut donc réglementer tout ça pour que tout soit parfait!


Comme il est impossible d'anticiper la nature humaine, on a cherché à créer des modèles mathématiques permettant de simuler les échanges avec l'école néo-classique à la fin du XIXème siècle, et par la suite toute une construction économique basée sur les mathématiques à base de modèles parfais simulant des échanges parfaits entre groupes parfaits ou optimisés ou normalisés. Sauf que partout dans le monde, à chaque instant des échanges imparfaits se font entre individus imparfaits. Il faut donc que l'état intervienne pour réguler le tout et normaliser le tout afin de rendre les échanges plus faciles à modéliser. Cela a été démonté par Von Mises et son ouvrage "l'action humaine": l'école autrichienne était née, considérant l'économie comme une science humaine et non une science mathématique. Il démontre que les modèles mathématiques ne peuvent tenir en compte le facteur humain et son instabilité pour produire des modèles fiables. Le néoclassicisme ne sert donc qu'à limiter les libertés des individus via l'échange afin de normaliser le tout par la supervision de l'état. En 1937 Coase continue dans la voie du néoclassicisme avec sa théorie de principal/agent cherchant à démontrer la normalisation des échanges, arguments contrés par Hayek, disciple de Von Mises, qui démontre (prix Nobel en 1974) que puisque les minorités régulant les échanges ne peuvent connaitre toutes les informations nécessaires à une transaction à un instant donné et encore mois à un instant futur (inertie bureaucratique), la normalisation des échanges est une perte de savoir, donc une perte d'innovation, donc entraine une augmentation arbitraire du cout de l'échange: il vaut mieux des acteurs autonomes, apportant chacun une brique selon leur propres connaissances et choisissant eux-mêmes les solutions optimales. Les meilleures solutions finissent alors naturellement à émerger, sélectionnées par des millions de décisions individuelles.


  1. Le Néo-libéralisme
Ainsi d'un point de vue économique tout le monde était à peu près d'accord en occident au XXème siècle que le marché libre était une condition nécessaire de croissance. Et Keynes est arrivé. Avec sa politique de la demande: pour stimuler la croissance il faut créer de la demande. New deal, toussa: l'état doit intervenir dans le marché pour créer de la demande et aussi pour réguler le marché et s'assurer qu'il reste libre (alors que la crise de 1929 est le résultat d’une trop forte régulation des marchés). Car ce malheureux Hayek avait dit que le rôle de l'état pouvait être de s'assurer que le marché restait concurrentiel afin d'empêcher les monopoles. Le néo-libéralisme était né.


Le libéralisme, c'est le libre marché autogéré, autorégulé, non pas par une intervention divine mais par les millions voir les milliards d'échanges effectués tous les jours par des millions d'individus. Le marché répond à l'offre: si l'offre est nombreuse, alors les prix baissent, si elle est faible, les prix augmentent. Naturellement.


Le néo-libéralisme, c'est un marché soit disant libre, mais complètement régulé et contrôlé par les états, qui fixent arbitrairement les lois, règles et décrets et les prix via des taxes, des prix minimaux ou plafonds, créant un marché de la demande auquel répondent les entreprises validées par les dirigeants à coup de nationalisme, protectionnisme, subvention. Donc à terme complètement corrompu par les lobbies, les banques. Un système en roue libre financé par les taxes et les emprunts. Donc pour continuer ce jeu de dupes, on fait du clientélisme à coup d'égalitarisme, de communautarisme et on promet des trucs gratuits sous couvert de justice sociale et autre fraternité.


  1. Pourquoi le Néo-libéralisme ?
Tu me diras mais pourquoi une théorie du complot aussi tordue?
Deux livres: le meilleur des mondes de Huxley: utopie de la société parfaite dirigée par les alphas et 1984 de George Orwell cauchemar d'une dictature sans fin.


Ce système néo-libéral a deux avantages:
1/ il permet à une oligarchie dirigeante complice (banques, politiques, médias, Medef et syndicats et haute fonction publique-ENA) de tout diriger, contrôler et de s'en foutre plein les poches.
2/ comme expliqué plus haut, seul le libéralisme place l'individu au-dessus de tout, même de la société. Donc le libéralisme est la seule philosophie (avec l'anarchie plus radicale) à pouvoir combattre le néo-libéralisme, que les socialistes et les conservateurs soutiennent dans leur utopie de société parfaite variant entre celle d'Huxley et celle d'Orwell. Et la meilleure arme pour désarmer un adversaire et de créer son adversaire ou d'assimiler son adversaire à sa doctrine. Les mouvements altermondialistes sont financés par le mondialisme néo-libéral de Davos comme Attac par exemple. Cela empêche les modérés de protester contre cette technocratie mondiale dominante. Donc les étatistes font du néo-libéralisme sous couvert de conservatisme ou de socialisme et accusent le libéralisme, son véritable ennemi mortel de néo-libéralisme par coup de novlangue orwellienne, car le libéralisme n’est pas contre la mondialisation à condition qu’elle respecte les droits naturels et les individus : les phéniciens ont développé un commerce quasi mondial (bien que limité à la Méditerranée), Venise et Gênes puis la Hollande se sont considérablement enrichies et ont permis à leurs nations ou villes de s’enrichir grâce au commerce mondial. Les conquistadors (conquérants) espagnols en Amérique centrale et du sud n’avaient par contre rien de libéraux.


Comme on te bassine toute la journée à coup de "le libéralisme c'est le mal" et "on n'a jamais essayé le vrai socialisme", mais qu'en même temps on ne t'explique pas ce qu'est le libéralisme, on se retrouve avec l'allégorie de la caverne de Platon ou on gobe ce qu'on nous dit depuis la maternelle. Les gens croient alors que le libéralisme c’est ce néo-libéralisme tant décrié.


Et on termine en limitant tous tes choix à pour ou contre. Pour ou contre Israël? Si tu es pour, tu es contre la Palestine, si tu es contre tu es antisémite. Pour ou contre l'Europe? Si tu es pour tu es vendu aux technocrates de Bruxelles, si tu s contre tu es un horrible nationaliste qui vote FN. Pour ou contre l’avortement : si tu es pour tu es un tueur d’enfants, si tu es contre, tu n’es qu’un catho frustré… etc. etc.
Et tu ne peux quasiment jamais écouter une troisième voix, modérée. Je suis contre la politique d'expansion coloniale d'Israël en Cisjordanie, mais je comprends sa volonté de se protéger des terroristes du Hamas. Ou je suis pour une Europe des individus et des nations et pas pour une Europe technocratique de la BCE. Au passage les libéraux sont contre toute forme de banque centrale. (Pour info, la BCE, le FMI, les subventions, le protectionnisme ne sont pas des valeurs libérales.) Ou je suis pour que les femmes aient le choix de pouvoir ou non avorter, mais dans ma situation personnelle je chercherai à convaincre ma compagne de garder l’enfant.


On met ainsi des milliers voir des millions d’individus devant des choix limités, afin de définir des majorités dans des minorités et de pouvoir justifier des politiques de plus en plus folles et clientélistes.


  1. Conclusion
Au final le néo libéralisme c'est une société modelée pour une oligarchie bien-pensante, dominatrice, dans son propre intérêt qui considère l'individu comme une expérience sociale chargée de la divertir et de la faire jouir, en flattant et récompensant certains et en grondant et molestant les autres. Diviser c'est régner. Ils prennent les gens pour des cons car c'est trop gros pour être vrai. Mais les gens ouvrent les yeux. De plus en plus, grâce à internet notamment. Et je pense personnellement que ça va péter d'une façon ou une autre et violemment.


Le néo-libéralisme, c'est tout ce que combat le libéralisme classique.
Le libéralisme c'est d'accepter que chacun puisse mener sa vie comme il l'entend du moment que ce dernier ne viole pas vos droits de liberté, propriété ou sûreté et vice versa.
Le néo-libéralisme c'est accepter d'être broyé par une machine sans visage, aux règles changeantes, aux valeurs dévaluées, ne permettant qu'à une poignée de privilégiés de jouir de tout et vous de rien. Où dès que vous voulez utiliser votre bon sens, vous êtes rappelé à l'ordre, où dès que vous sortez des clous vous êtes réprimandés
Le néo-libéralisme c'est "une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s’évader, un système d’esclavage où, grâce à la consommation et au divertissement, les esclaves auraient l’amour de leur servitude." pour reprendre cette citation faussement attribuée à Huxley qui est en fait le 4ème de couverture du meilleur des mondes.


Mais tout cela est bien mieux expliqué dans cet excellent ouvrage qu'est Pulp Libéralisme

Alexandre Ménard


lundi 7 mars 2016

Les rebelles conformistes




Beaucoup de bruit pour rien, voilà ma synthèse suite à la lecture des  pages du pré-projet de la Loi El Khomri. La loi ne change pas grand chose, ne libère pas grand chose, cette loi est une réfomette, ou comme pendant tout son quinquennat le président François l'Audacieux ne se mouille pas, et par l'annonce du report du débat à l'assemblée -si la loi passe un jour devant-, il montre aux cons-tribualbles que son Audace fait place à une peur des mouvements sociaux qui se dessinent et qui vont faire grand bruit sur les boulevards parisiens.

Et du bruit il en est prévu beaucoup par les syndicats, à la date du 9 mars 2016. Défilera, à n'en pas douter et en rangs serrés sur les boulevards parisiens entre banderoles et les stands de sandwich merguez, le gratin de ceux qui ne sont pas concernés, de ceux qui ne savent pas de quoi ils parlent et les grands "immobilsateurs" de la République sera présent, parce que dénoncer l'ultra-libéralisme de ce gouvernement c'est tendance et puis, ça donnera à certains l'occasion de passer à la télé, comme ce vieil étudiant président de l'UNEF, William Martinet. 

L'UNEF, ce syndicat étudiant présidé par un étudiant de 27 ans, je n'ai rien contre faire des études longtemps, soyons clair là dessus, c'est juste que ce poste est une rampe de lancement aux moralisateurs de la vie publique, une rampe de lancement pour rien foutre de sa vie, sinon de faire chier celles des autres et donner son avis sur tout, surtout quand on en a pas, mais c'est pas grave y a des gens qui payent. Je te le dis sans détour et sans mégaphone, jeunesse tu me déprimes. 

"La jeunesse universitaire ne présente pas plus un consolant spectacle. Elle est le triste produit d'un enseignement classique. Toute imbue d'un rationalisme latin, n'ayant qu'une instruction théorique et livresque, elle est incapable de comprendre aux réalités de la vie, aux nécessités qui maintient l'existence des sociétés." 
Gustave Le Bon, in la Psychologie du socialisme


Jeune, tu me déprimes parce que tu es déjà si vieux. Tu te crois révolutionnaire mais tu n'es qu'un réac, un mouton formaté à la pensée normalisée. Les jeunes, vous partez en guerre contre une loi qui remet, un tout petit peu en question, certains privilèges de gens qui vous manipulent, qui vous font croire que votre avenir n'est pas dans une certaine liberté du travail, du coup, vous vous mettez à rêver de fonctionnariat, de travail garanti à vie et d'une retraite joyeuse à 52 ans, en étant sorti de l'école à 25 ans, parfois plus et d'une vie patachonne comme objectif sociale, durant laquelle vous pourrez appliquer vos grands principes égalitaires et de partage avec les autres. Si votre utopie venait à prendre forme, je vous l'assure, vous n'auriez plus grand chose à partager et plus que vos yeux pour pleurer, si votre santé vous permet encore de pleurer, ou que votre estomac ne crie pas famine plus fort que vous vous crierez votre désespérante infortune.

La vie n'est pas dans les bras d'un État protecteur du grand méchant patronat faiseur de profit, donc qui abuse de vous, car il en est tout l'inverse. Mais ça, tu ne le sais pas parce que dès ton plus jeune âge les manuels scolaires te remplissent le cerveau de théories humanistes mais surtout, fumeuses. Tu crois qu' il y a des camps à droite ou à gauche, alors tu fais un choix que tu crois le bon. Tu crois que tu as des ennemis dans le camps adverse qu'ils ont tord et que toi avec tes banderoles et ton mégaphone tu vas changer le monde. Tu ne te rends pas compte que depuis 50 ans d'alternance rien à changé ? Tu ne te rends pas compte que droite ou gauche le but est le même ? Non, car tu es aveuglé, abêti, soigneusement et scrupuleusement conditionné à réfléchir comme on te demande de le faire. Tu crois servir une cause juste, mais tu ne sers que l'immobilisme de certains. C'est pas grave, tu referas une manifestions dans quelques années avec les partenaires sociaux ou tu brailleras dans ton mégaphone que tu en as marre d'être au chômage et des plans sociaux à répétition, mais n'oublie pas, ce chômage tu l'as voulu, tu l'as défendu. Tu ne défends pas tes idées, mais celles d'archaïques qui ont des choses à perdre et qui n'en n'ont strictement rien à faire de toi.


"La révolte des jeunes: vomir. L'ultime révolte des vieux: chier partout." 
Roland Topor

Donc non, tu n'es pas un révolutionnaire, tu n'es qu'un rebelle conformiste qui part faire grève pour défendre les intérêts d'archaïques. Je ne pense pas que du bien de cette loi, bien au contraire, car elle n'est qu'un pansement sur une jambe de bois vermoule, mais jeunesse tu me déprimes car tu te trompe de combat et d'ennemi car celui que tu rêves de servir est sûrement le pire de tous les ennemis que tu puisses affronter dans ta vie. Le plus grand des broyeurs d'individu t'as fait son plus fervent défenseur, tu ne le sais pas, mais il a gagné la partie. 

J'ai souvent pensé que les jeunes nous en voudront, mais aujourd'hui, je pense que vous ne devez vous en prendre qu'à vous même. Jeunesse, tu me déprimes car tu fais partie de la maladie qui sclérose ce pays et tout un peuple qui voient portes closes là où elles devraient être grandes ouvertes. Tu te bats pour une égalité qui met des barrières, tu te bats pour l'injustice car les individus ne sont plus égaux devant leurs droits.

Nous le voyons avec l'annonce de la loi sur la réforme du travail, ce pays est sclérosé en profondeur, à tel point qu'il en est inquiétant car ce pays s'enfonce dans une terrifiante impossibilité de se réformer. Toute tentative, même légère, semble vaine. Les plus virulents, on en avait l'habitude, montaient sur leurs grands chevaux, prêt à guerroyer pour conserver leurs privilèges, mais la, l'UNEF, principal syndicat étudiant, et les jeunesses et les moins jeunes socialistes répondent à l'appel des syndicats pour faire barrage à une loi, dont les partis syndicats et "patronat" ont déjà négocié leurs intérêts. 

Le code et le marché du travail sont devenu des tabous intouchables sauf pour y intégrer du bon sens qui va dans celui de l'idéologie dominante, un socialisme marxiste de plus en plus virulent, de plus en plus encré dans les esprits de notre jeunesse qui voit comme vertueux le fait de se battre contre un libéralisme qui n'existe pas dans ce pays. Les syndicats et les archaïques politiques ont réussi à monter une armée de Don Quichotte prête à se battre contre des moulins à vent.

Ce pays ne s'est pas transformé en désert idéologique car une seule à pris le pas sur toutes les autres, comme on dirait en agriculture, la France est un vaste champs mono-cultural. L'élevage intensif, à grand coup de propagande de bonnes intentions marque une victoire, dont certains espèrent une ampleur de mai 68, ou pire, un front populaire de 1936. Ce pays est voué à la paralysie, toute tentative de libéralisation entraînerait une ambiance proche de la guerre civile. Ces gens ne voient pas le monde comme il est, mais font tout pour imposer un monde tel qu'ils le souhaiteraient. Ce pays ne va pas vers la dictature, il y est déjà plongé. La prochaine révolution ne sera pas, elle sera guerre civile entre ceux qui veulent la liberté sans concession pour tous et des privilégiés qui se battront au nom d'une certaine liberté où tout le monde s'aime, et surtout, dans un système qui présèrve leurs privilèges et ce peu importe les conséquences.

"En matière de révolte, aucun de nous ne doit avoir besoin d'ancêtres."
André Breton